jeudi 30 juillet 2009

La peur du gendarme....sous l'eau !

Pas de mauvais esprit, j'ai bien dit "sous l'eau" et pas soûlot !
Plouf ! tout a commencé ce matin, quand j'ai visionné cette petite vidéo d'un sujet du journal de 20h de la Une :


Elle m'a replongée quelques années en arrière et je me suis dit qu'enfin, après tout ce temps, certains devraient me faire leurs excuses !

Mais revenons-en à la petite histoire :

Nous étions alors à Carry le Rouet, pour un week-end prolongé avec mon club de plongée. La soirée de la veille avait été un peu longue et un peu arrosée, et ceci est un doux euphémisme. J'étais rentrée dans ma chambre, la tête complètement en vrac, après un petit détour sur la plage attenante à l'hôtel qui nous hébergeait.

Mais, le matin, pas de pitié pour les braves !

Debout 7h, l'esprit pas très clair, je me traîne jusqu'à la table de petit déjeuner. Je n'ai qu'une envie, retourner me coucher ... mais notre directeur de plongée m'annonce une super nouvelle : je plonge avec Maurice !

Quatre jours que j'attends, quatre jours que je tanne tout le monde pour plonger avec lui. Maurice, c'est mon idole: plongeur émérite, MF2, instructeur régional, et surtout un homme adorable, gentiment hyperactif mais toujours prêt à rendre service et toujours là quand ça ne va pas.

Mais, plonger avec lui, ça veut dire une 40 m et la nécessité d'être nickel sous l'eau. Bon, suis une grande fille, j'assume ! Mes compagnons de beuverie de la veille, comme les appelle gentiment Claudine, se contenteront, eux d'une 15-20 m tranquille avec leurs élèves, le tout en grognant. Sympas les garçons!

Dans le bus qui nous descend au port, Gégé qui a été témoin de mes "exploits" de la veille, me lance narquois : "aujourd'hui, si tu vois un truc insolite, t'as intérêt à le prendre en photo, parce que personne ne te croira !"

Donc, immersion avec Maurice et Eric, un futur candidat niveau 4. Plongée tranquille sur un tombant, descente à 39m, nous sommes chacun dans notre coin, je prends des photos, Maurice me montre pas mal de choses intéressantes.

Puis, soudain, arrivent deux plongeurs en combi bleu canard, avec des collerettes oranges fluo. Ils demandent par signe qui est le chef de palanquée. Maurice palme jusqu'à eux et là, ils montrent l'écusson "gendarmerie nationale" sur leur combi et Maurice se met au garde à vous.

Suit un dialogue par signes, durant lequel j'ai l'impression de rêver... j'essaie de prendre une photo, mais mon appareil ne déclenche pas.

La fin de la conversation signe la fin de la plongée et nous remontons tranquillement le long du tombant. Arrivés à cinq mètres au palier, Eric déroule son parachute et pendant qu'il monte, je regarde où est Maurice. Quand je me retourne à nouveau vers Eric, il a son parachute dans ses mains. Pendant un court instant, je crois avoir une hallucination, avant de comprendre que son parachute s'est déchiré.

Je sors le mien, le lâche, Eric n'a presque plus d'air...Et là, je m'aperçois que Maurice a disparu. Je le retrouve visuellement quelques mètres plus bas, où il est redescendu pour raconter notre contrôle de gendarmerie sur l'ardoise immergeable de Guy.

Inutile de vous dire que quand nous regagnons la surface et le bateau, et que j'annonce que nous avons été contrôlés par des gendarmes à -40, tout le monde se fout de moi naturellement.

Alors, je suis contente aujourd'hui, trois ans après, qu'enfin un journal télévisé me rende justice et que l'on reconnaisse que les contrôles gendarmesques sous-marins ne sont pas seulement le mirage d'un esprit embué par la narcose et les relents d'alcool !


mercredi 29 juillet 2009

Balade pour un père oublié...

un teulé de plus, un article encore à écrire...
partir du réel, décoller avec lui dans ses délires...
rappelle-toi de ce jour, de la confiance, des neurones miroir, de l'importance du regard de l'autre pour exister au delà de la vie et de la mort.
il est toujours là parce qu'il existe dans mon regard, il existe dans sa tête, on s'est un jour reconnus, pour l'éternité, parce qu'il y a des yeux et des regards qui ne s'oublient pas.
il restera à jamais le seul auquel j'ai pu faire une confiance aveugle, absolue, irraisonnée, comme celle qu'il a eue en moi en me donnant la vie.
dépêche-toi d'arriver, prends ce car et viens ! plus que quelques heures, quelques minutes, quelques secondes, quelques souffles de cette confiance inébranlable que j'aurai toujours en lui. parce qu'il ne m'a jamais jugée, jamais trahie ou alors seulement avec son coeur.

à mon père.


Voilà, juste des minuscules pour des sentiments en majuscules. Sûrement un des plus déjantés des livres de Teulé et au final ce paragraphe écrit comme un déchirement sur les pages de garde du livre de poche. Des lignes grattées à toute allure sur une table de café, des lignes pour effacer le vide, pour oublier d'arrêter d'exister. Je me suis fait piéger par ce livre, par son apparente légèreté ubuesque qui m'a renvoyée en plein visage la conscience de cette vérité : on n'existe souvent seulement dans le regard de l'autre, et plus on crédite l'autre de sentiments intenses ou absolus, et plus ce regard prend une place prépondérante, jusqu'à devenir nous et nous faire disparaître lorsque l'on ne se voit plus dedans.







mardi 28 juillet 2009

Des frites, bordel !

Thomas Dutronc, des frites, bordel... Tout son album est un bonheur, mais ce titre-là !

J'étais au volant, un matin gris où pas grand chose ne pouvait me faire de ma léthargie dépressive. La FM de ma Laguna hors du temps était bloquée sur "Chante france", et j'ai entendu les premières phrases de cette chanson.

Alors, comme tout le monde, j'ai repensé à ces cartes postales que j'étais obligée d'envoyer, petite, à mes grands-mères, je suis repartie dans ces vacances au bord de la mer, sur la table en formica des villages clubs, j'ai revu les lignes tracées au crayon à papier par mon père pour que j'écrive droit.

Je suis partie pour un voyage dans le temps qui m'a renvoyé au temps de la famille, au temps de la vie, loin de ce temps où tous m'ont quittée et peu à peu, mes yeux se sont remplis de larmes à la pensée de ces souvenirs enfouis.

Je n'écoutais plus la chanson, j'ai décroché très vite pour plonger dans ces pensées.

Puis, soudain, je suis remontée en surface, aux mots "bon gros steak", je crois, et là, c'est comme si mon esprit avait buggé.

Est-ce que j'étais partie si loin et si longtemps, que la chanson était terminée et que l'on était passé à un autre titre du fils Dutronc ? Et c'était quoi alors ce titre déjanté, cette apologie des frites ?

Le soir, je suis donc allée faire un tour sur la Toile et j'ai découvert "Les frites, bordel". J'ai compris et j'ai adoré le mélange un peu décalé.

Thomas Dutronc, ça ne m'inspirait pas grand chose, pourtant. Le fils de Françoise Hardy, l'évaporée des horoscopes, dont j'avais adoré "Le temps de l'amour" qui est irrémédiablement lié à ma découverte du théâtre, et de Jacques Dutronc, attachant à force d'avoir l'air de se foutre du monde.

Thomas Dutronc, un des enfants du show biz dont ma mère me parlait petite, sans que je sache vraiment pourquoi. J'ai retrouvé, plus tard, ce pourquoi... simplement parce qu'il était né le même jour que moi, quelques années plus tard. C'était l'actu people de l'époque et ma mère adorait ça.

Alors, je l'ai acheté, son album. Et j'adore son univers de bric à brac musical aux accents manouches. Dis, Françoise, tu crois que c'est parce qu'on est tous les deux Gémeaux ?
Ok, j'arrête, c'est juste parce que le petit est devenu grand, qu'il a une vraie sensibilité, un humour et un univers musical qui ne ressemble pas à ceux de ses parents, même si on retrouve parfois au fil de ses intonations, la voix un peu nasillarde de son père...
En lien et juste pour le fun, les "Frites bordel" sur You Tube....