dimanche 28 février 2010

Thelma, Louise et Chantal...

Un mercredi après-midi d'hiver à Paris, il fait gris, froid et ce sont les vacances scolaires. Proches de se laisser aller à la déprime amplifiée par l'absence de leurs enfants, deux femmes décident de se faire un ciné.

Jusque là, l'idée est plutôt bonne. Elles choisissent un film léger, histoire de ne pas se prendre la tête et de passer un bon moment. In extremis, elles sont rejointes par une troisième amie qui, elle, a laissé ses filles à la maison et veut se changer les idées.

Nous voilà donc embarquées ensemble devant Thelma, Louise et Chantal .... La salle est presque vide, hormis quelques pensionnaires de la maison de retraite du coin...well, ça commence bien. Mais, bon, on s'en fout, on est là pour se détendre !

Le film commence, sympa, le chien dans le freezer plutôt rigolo. Et puis, et puis, petit à petit tout dérape : trois actrices vieillissantes Caroline Cellier, Jane Birkin et Catherine Jacob nous projettent face à un avenir féminin grinçant. Difficile de ne pas s'identifier à l'une ou l'autre de ces femmes, à leur fragilité, à leurs échecs, à leurs désillusions, à leur souffrance.

On rit, certes, on rit, mais on rit parfois jaune et on rit là où ça fait mal.

En sortant de la salle, on ne peut pas dire que l'humeur était joyeuse et je crois que ça nous a minées pour quelques jours encore.

La prochaine fois qu'il fera triste à Paris en hiver, je resterai chez moi sous ma couette.

vendredi 26 février 2010

Si tu passes par ici....

Si je devais parler de toi en quelques mots,
je ne dirais pas que je t'aime ou que tu es beau.
je dirais simplement qu'au hasard de nos vies,
on s'est croisé un jour et que l'on s'est souri,
j'ajouterais encore que j'aime ta présence,
que j'aime nos échanges, que j'ai eu de la chance,
que dès que tu approches, tout tangue et tout vacille,
que mon ventre se noue, quand ton oeil pétille,

Si je devais parler de toi, moi qui ne sais que taire,
pour ne pas te braquer mes élans de colère,
je dirais que de toi, je voudrais tout garder,
emporter ton désir, conserver tes baisers,
pour qu'ils me tiennent chaud
remplissant ton absence,
que bien mieux que des mots,
ils meublent tes silences.

jeudi 11 février 2010

Les poissons....

Bizarre journée .... j'ai la haine et je ne sais pas pourquoi, l'impression que rien n'avance....
Bon revenons-en aux poissons...
D'abord, il y a la truite, celle qui a bercé mon enfance : c'est le poisson par exellence, celui qui glisse sans qu'on le voit, qu'on ne saisit jamais, que l'on croit connaitre et qui vous échappe. Elle a guidé ma vie jusque très tard, donneuse de conseils qu'elle ne suit pas, toujours là, hors du temps et des modes, mais insupportable quelquefois. Avec le temps, les coups, les déchirements, je me suis souvent plantée sur ses arêtes et même si j'ai plus d'une fois essayé de l'oublier, elle est toujours là, dans un petit coin de ma tête et de mon coeur.
Un petit intermède avec un poisson bizarre, intrigant saumon, entre mâle et femelle. Comme certains scientifiques l'ont noté en observant nos rivières, c'est peut être la pollution qui jette le trouble sur la différenciation sexuelle chez certains poissons. Chez lui, c'était peut être ça aussi, la grande ville, son milieu, qui le faisait douter alors et qui lui a permis de décider depuis que la nature s'était trompée....et moi aussi à l'époque. Pourtant, il est toujours là et est revenu dans ma vie alors que je ne l'attendais plus et j'ai toujours la même complicité avec lui.
Ensuite, il y a eu le poisson lune, débonnaire, qui traverse sa vie sans histoire. Je crois que j'ai un peu agité l'eau tout autour de lui, mais je n'étais pas encore très sure de mes talents de pêcheur alors, et lorsque je l'ai féré, je l'ai remis à l'eau pour qu'une vieille sirène acariâtre et jalouse puisse le garder dans ses filets. Je l'imagine souvent coulant une retraite heureuse dans son étang perdu, navigant encore entre deux eaux, mais sans faire de remous...
Puis, est venu le requin : le poisson aux dents longues, qui déchiquette votre vie et vous sort du quotidien. Il m'a fait découvrir son monde et m'a donné la passion de l'eau qui ne me quitte plus. On ne peut qu'aimer un requin, il fait peur et il attire, souvent j'ai tremblé sous son regard inquiétant : on ne sait pas où il va s'arrêter, on ne sait pas si l'on sortira vivante de son étreinte, le jeu est quelquefois dangereux, mais on ne peut pas l'oublier.
Enfin, reste mon mérou...après Jojo, celui qui les collectionnait, j'ai rencontré mon mérou et sans trop savoir pourquoi, moi qui n'ai jamais été particulièrement attirée par ce poisson sous l'eau, j'ai succombée et j'ai ramé sans cesse pour essayer de l'attirer vers mes filets : il venait, il tournait, il jouait avec les mailles, puis s'enfuyait lentement pour mieux revenir quelques instants plus tard. Il a ce calme et cette assurance que les plongeurs lui connaissent, et quand il est là, il est là et on ne peut pas le rater. Pourtant, encore plus que les précédents, j'étais très loin de le connaître.
Maintenant j'ai hâte de retourner sous l'eau pour croiser un nouveau spécimen, un nouveau défi aux écailles lisses et glissantes, qui me laissera une fois de plus sur la grève seule et désabusée.
Mais j'ai appris avec le temps, on n'attrappe pas un poisson, on le regarde, on l'admire, on le suit, on glisse un instant à ses côtés, puis on le perd car c'est toujours lui qui navigue le mieux en eaux troubles....
A ma grande soeur ! ;o)