mercredi 21 octobre 2009

La Trahison des Images

La trahison des images, Magritte, 1929.
On peut réfléchir longuement sur ce tableau de Magritte,
sur le pourquoi du comment,
sur l'objet et la représentation de l'objet,
sur la fonction de la représentation de l'objet,
et sur l'objet lui-même.
Pourtant,
c'est toujours l'automne et rien ne change,
alors c'est un petit clin d'oeil surréaliste que j'adresse
pour éviter une introspection trop douloureuse.
Et je confirme, ceci n'est pas une pipe,
il y a au-delà de l'oeuvre,
au-delà de l'objet ou de l'action,
le pourquoi, la cause profonde qui fait avancer le monde.
Le hasard n'est jamais pour rien dans l'action ou la représentation,
il y a toujours une motivation ou un but intrinsèque :
la découverte, l'amour, le plaisir, le défi, le désespoir ou l'incompréhension.
Et après l'avoir trouvé, le plus difficile reste de l'accepter pour ce qu'il est.
A tous ceux qui se reconnaitront dans ces quelques phrases,
A Steph, Patoune, Gilou, Dom
et
A Pierre.

samedi 3 octobre 2009

Chant d'automne


Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.


Baudelaire avait tout dit et comment l'oublier quand la lumière descend et que la vie s'enlise dans la froidure retrouvée.

Quand bascule-t-on dans l'automne, à quel instant précis peut-on se dire que l'été est fini ? Dehors, on ne sait même plus, on écoute la radio ou on regarde sur le net ou sur son Iphone pour savoir si l'automne est là et si les bouchons du matin ont dépassé ou pas les 120 km.

Dedans, c'est encore plus compliqué, l'automne, c'est peut-être lorsqu'on a plus envie.

Plus envie de se battre, plus envie de continuer ou alors juste pour assurer le minimum vital, quand on ne trouve plus l'énergie de la folie, quand on ne sait plus créer l'étincelle.

Faire de chaque instant de sa vie un instant de joie, faire d'une rencontre une aventure, d'un instant l'aboutissement d'une attente, d'un espoir.

Vivre le printemps dans toute sa difficulté pour mieux apprécier l'intensité instantanée du bonheur.

Et là, ce n'est plus possible, ce n'est plus d'actualité.

Alors on cueille les derniers fruits, on espère encore un peu de jus, un peu de vie. On retourne aux sources, on boit encore, mais l'eau est déjà plus froide et sans vigueur.

Comment apprécier l'automne ? Comment trouver en cette saison une envie de continuer ?

Et cet ami qui me quitte encore, et cet amant que je quitte enfin, et l'autre que je n'aurai même pas à quitter tellement nous étions peu ensemble...

L'automne pleure sa grisaille à mes fenêtres, je ne sais plus où aller, et comment vivre l'automne de la vie.