samedi 3 octobre 2009

Chant d'automne


Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.


Baudelaire avait tout dit et comment l'oublier quand la lumière descend et que la vie s'enlise dans la froidure retrouvée.

Quand bascule-t-on dans l'automne, à quel instant précis peut-on se dire que l'été est fini ? Dehors, on ne sait même plus, on écoute la radio ou on regarde sur le net ou sur son Iphone pour savoir si l'automne est là et si les bouchons du matin ont dépassé ou pas les 120 km.

Dedans, c'est encore plus compliqué, l'automne, c'est peut-être lorsqu'on a plus envie.

Plus envie de se battre, plus envie de continuer ou alors juste pour assurer le minimum vital, quand on ne trouve plus l'énergie de la folie, quand on ne sait plus créer l'étincelle.

Faire de chaque instant de sa vie un instant de joie, faire d'une rencontre une aventure, d'un instant l'aboutissement d'une attente, d'un espoir.

Vivre le printemps dans toute sa difficulté pour mieux apprécier l'intensité instantanée du bonheur.

Et là, ce n'est plus possible, ce n'est plus d'actualité.

Alors on cueille les derniers fruits, on espère encore un peu de jus, un peu de vie. On retourne aux sources, on boit encore, mais l'eau est déjà plus froide et sans vigueur.

Comment apprécier l'automne ? Comment trouver en cette saison une envie de continuer ?

Et cet ami qui me quitte encore, et cet amant que je quitte enfin, et l'autre que je n'aurai même pas à quitter tellement nous étions peu ensemble...

L'automne pleure sa grisaille à mes fenêtres, je ne sais plus où aller, et comment vivre l'automne de la vie.

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