jeudi 11 février 2010

Les poissons....

Bizarre journée .... j'ai la haine et je ne sais pas pourquoi, l'impression que rien n'avance....
Bon revenons-en aux poissons...
D'abord, il y a la truite, celle qui a bercé mon enfance : c'est le poisson par exellence, celui qui glisse sans qu'on le voit, qu'on ne saisit jamais, que l'on croit connaitre et qui vous échappe. Elle a guidé ma vie jusque très tard, donneuse de conseils qu'elle ne suit pas, toujours là, hors du temps et des modes, mais insupportable quelquefois. Avec le temps, les coups, les déchirements, je me suis souvent plantée sur ses arêtes et même si j'ai plus d'une fois essayé de l'oublier, elle est toujours là, dans un petit coin de ma tête et de mon coeur.
Un petit intermède avec un poisson bizarre, intrigant saumon, entre mâle et femelle. Comme certains scientifiques l'ont noté en observant nos rivières, c'est peut être la pollution qui jette le trouble sur la différenciation sexuelle chez certains poissons. Chez lui, c'était peut être ça aussi, la grande ville, son milieu, qui le faisait douter alors et qui lui a permis de décider depuis que la nature s'était trompée....et moi aussi à l'époque. Pourtant, il est toujours là et est revenu dans ma vie alors que je ne l'attendais plus et j'ai toujours la même complicité avec lui.
Ensuite, il y a eu le poisson lune, débonnaire, qui traverse sa vie sans histoire. Je crois que j'ai un peu agité l'eau tout autour de lui, mais je n'étais pas encore très sure de mes talents de pêcheur alors, et lorsque je l'ai féré, je l'ai remis à l'eau pour qu'une vieille sirène acariâtre et jalouse puisse le garder dans ses filets. Je l'imagine souvent coulant une retraite heureuse dans son étang perdu, navigant encore entre deux eaux, mais sans faire de remous...
Puis, est venu le requin : le poisson aux dents longues, qui déchiquette votre vie et vous sort du quotidien. Il m'a fait découvrir son monde et m'a donné la passion de l'eau qui ne me quitte plus. On ne peut qu'aimer un requin, il fait peur et il attire, souvent j'ai tremblé sous son regard inquiétant : on ne sait pas où il va s'arrêter, on ne sait pas si l'on sortira vivante de son étreinte, le jeu est quelquefois dangereux, mais on ne peut pas l'oublier.
Enfin, reste mon mérou...après Jojo, celui qui les collectionnait, j'ai rencontré mon mérou et sans trop savoir pourquoi, moi qui n'ai jamais été particulièrement attirée par ce poisson sous l'eau, j'ai succombée et j'ai ramé sans cesse pour essayer de l'attirer vers mes filets : il venait, il tournait, il jouait avec les mailles, puis s'enfuyait lentement pour mieux revenir quelques instants plus tard. Il a ce calme et cette assurance que les plongeurs lui connaissent, et quand il est là, il est là et on ne peut pas le rater. Pourtant, encore plus que les précédents, j'étais très loin de le connaître.
Maintenant j'ai hâte de retourner sous l'eau pour croiser un nouveau spécimen, un nouveau défi aux écailles lisses et glissantes, qui me laissera une fois de plus sur la grève seule et désabusée.
Mais j'ai appris avec le temps, on n'attrappe pas un poisson, on le regarde, on l'admire, on le suit, on glisse un instant à ses côtés, puis on le perd car c'est toujours lui qui navigue le mieux en eaux troubles....
A ma grande soeur ! ;o)

1 commentaire:

Sol a dit…

Excellent, tres joliment tourne ma foi... et le conclusion me plait... malheureusement.
Bisoux